HISTOIRE

 

Des origines à l'occupation russe

La Moldavie actuelle occupe les deux tiers d'une région historiquement appelée Bessarabie. Mais, durant des siècles, le nom de Moldavie a désigné une zone plus vaste que la Bessarabie, allant de la mer Noire au sud à la Bucovine, une ancienne province roumaine, au nord, et du Siret, à l'ouest, au Dniestr à l'est. Fondée au XIVe siècle par Bogdan Ier, la principauté de Moldavie a longtemps été sous domination étrangère, contrôlée par les Turcs à partir du XVIe siècle puis incorporée à l'Empire autrichien au XVIIIe siècle.

 

 

De 1812 à 1856, les Russes occupèrent la Bessarabie qui s'unit à la Valachie pour former, en 1859, le royaume de Roumanie sous l'autorité du prince moldave Alexandre Jean Cuza. Cependant, l'intégrité territoriale du nouvel État ne subsista pas longtemps. Dès 1878, les Russes s'emparèrent à nouveau de la Bessarabie qui fut intégrée la même année par le traité de Berlin à l'Empire russe jusqu'à son effondrement en 1917.

 

La Moldavie dans l'orbite soviétique

En mars 1918, le Parlement de Bessarabie vota en faveur du rattachement à la Roumanie. Lors de la conférence de Paris en 1920, cette union fut officiellement reconnue par les États occidentaux. Mais le nouveau gouvernement soviétique ne l'accepta pas et tenta, à la faveur de la guerre civile, de récupérer les territoires perdus.

En 1924, la République socialiste soviétique autonome (RSSA) de Moldavie fut créée sur le territoire de l'URSS, à la frontière avec la Roumanie avec, pour capitale, la ville ukrainienne de Balta puis, à partir de 1929, Tiraspol. Bien que la Roumanie ait déclaré sa neutralité en septembre 1939, au début de la Seconde Guerre mondiale, l'Armée rouge occupa la Bessarabie dès juin 1940 et la région fut annexée à la République soviétique de Moldavie, ainsi que la Transnistrie.

De 1941 à 1944, la Moldavie fut envahie par les forces armées roumaines, alliées de l'Allemagne depuis 1941. En 1944, l'Armée rouge reprit le territoire qui réintégra l'URSS jusqu'à sa dissolution en 1991.

 

 

Une difficile indépendance

À partir de la fin des années 80, les problèmes ethniques et territoriaux dominèrent la vie politique moldave, provoquant une grave guerre civile.

Dès 1989, à l'initiative de la majorité moldave, le roumain fut déclaré langue officielle. Des mouvements séparatistes apparurent alors dans le sud et dans l'est du pays. Des fonctionnaires refusèrent d'appliquer localement la loi linguistique dans la région située à l'est du Dniestr où est installée une forte minorité slave. Un parti politique, Yedinstvo, ("unité" en russe), fut aussitôt créé et revendiqua une plus grande autonomie pour la Transnistrie. Il obtint l'organisation d'un référendum, à la suite duquel les autorités locales annoncèrent, en septembre 1990, la création de la République socialiste soviétique autonome de Transnistrie. Au même moment, les autorités moldaves durent faire face à la proclamation d'indépendance de la minorité gagaouze.

En 1990, après la dislocation de l'URSS qui vit la Moldavie accéder à l'indépendance, les dirigeants de la Transnistrie proclamèrent le 2 septembre 1990 leur indépendance vis-à-vis de la Moldavie.

Des combats éclatèrent rapidement et, en 1992, le président moldave Mircea Snegur autorisa une action armée contre les rebelles. Ceux-ci, aidés par des contingents de Cosaques et par la XIVe armée russe que commandait le général Alexandre Lebed, consolidèrent leur emprise sur la région disputée. Le gouvernement moldave demanda plusieurs fois à l'ONU d'intervenir, sans succès.

En mai 1993, plusieurs concessions furent faites aux rebelles, en particulier la présence de forces russes dans l'est de la Moldavie jusqu'à ce que la région ait obtenu un statut politique spécial. Ce compromis ne suffit pas aux dirigeants de la Transnistrie qui exigèrent que le Parlement moldave acceptât la réintégration de la Moldavie à la Russie.

Les premières élections législatives libres de Moldavie se déroulèrent en février 1994 et furent remportées par le Parti démocratique agraire, de tendance communiste, suivi par une coalition de partis socialistes. Ces deux groupes formèrent un gouvernement d'union nationale. À la suite de ces élections, en mars 1994, la population moldave se prononça majoritairement par référendum pour le maintien d'une Moldavie indépendante, dans ses frontières de 1990, c'est-à-dire incluant la Transnistrie. La situation avec la Russie demeure tendue même si le Parlement moldave a multiplié les mesures d'apaisement comme la suspension de la loi de 1989 qui faisait du roumain la langue officielle. La Moldavie cherche désormais à marquer clairement son attachement au camp européen : en mars 1994, elle a signé le partenariat pour la paix de l'OTAN, en novembre de la même année, un accord de coopération économique avec l'Union européenne et en juin 1995, elle a adhéré au Conseil de l'Europe.

L'élection à la présidence de Petru Loutchinski (avec 54 % des suffrages exprimés, contre 46 % pour son adversaire, le président sortant Mircea Snegur), réputé russophile, en décembre 1996, a marqué un tournant dans le conflit de Transnistrie.

Le 8 mai 1997, un mémorandum a été signé entre les représentants des deux camps. Il prévoit l'ouverture des frontières, l'utilisation du leu comme monnaie unique, l'harmonisation des législations et le retrait de la XIVe armée russe de Transnistrie. La Moldavie, toujours très proche de l'Ukraine et de la Roumanie, multiplie actuellement les ouvertures en direction de la Russie. Pour diversifier ses sources d'approvisionnement en pétrole, elle s'est par ailleurs associée à la Géorgie, l'Ukraine et l'Azerbaïdjan pour constituer le GUAM.

 

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